Jacques Chirac condamné à deux ans de prison avec sursis
"Jacques Chirac a manqué à l'obligation de probité qui pèse sur les responsables publics, au mépris de l'intérêt public des Parisiens", a déclaré le président de la 1re chambre du tribunal correctionnel de Paris, Dominique Pauthe, jeudi 15 décembre. L'ancien président de la République a été condamné à deux ans de prison avec sursis dans le procès des emplois fictifs de la Ville de Paris.
Revoyons les faits...
La justice devait se prononcer aujourd'hui, sur la responsabilité de Jacques Chirac dans l'affaire des emplois présumés fictifs de la Ville de Paris, qui remonte au début des années 1990, quand il était maire de la capitale.
Premier ancien président de la République à être jugé en correctionnelle, Jacques Chirac, 79 ans, saura dans la matinée s'il est relaxé, comme l'a demandé le parquet, ou condamné. La lecture du jugement par le président de la 11e chambre correctionnelle, Dominique Pauthe, a commencé à 10 heures. En raison de ses problèmes de santé, M. Chirac n'avait pas assisté au procès qui s'est tenu du 5 au 23 septembre.
Poursuivi pour "prise illégale d'intérêt", "abus de confiance" et "détournement de fonds publics", il encourt dix ans de prison et 150 000 euros d'amende. Mais s'il est déclaré coupable, la prison avec sursis ou une dispense de peine semblent plus probables.
Le tribunal se prononcera également sur ses neuf coprévenus, parmi lesquels le petit-fils du général de Gaulle Jean de Gaulle, l'ex-secrétaire général de Force ouvrière Marc Blondel, l'un des fils de l'ex-premier ministre Michel Debré, François Debré, et deux anciens directeurs de cabinet, Michel Roussin et Rémy Chardon.
L'affaire a deux volets : l'un, instruit à Paris, porte sur vingt et un emplois et l'autre, instruit à Nanterre, sur sept postes. Ce dernier dossier avait valu à Alain Juppé une condamnation en 2004, en tant qu'ancien adjoint de Jacques Chirac. Les emplois en cause ont été rémunérés par la mairie de Paris de 1990 à 1995.
L'accusation reproche à Jacques Chirac — qui était à l'époque maire de Paris, président du RPR et préparait la présidentielle de 1995 — d'avoir mis les deniers municipaux au service de ses ambitions électorales et des intérêts de son parti. L'ancien président a toujours récusé les faits qui lui sont reprochés. Il avait affirmé dans une déclaration lue au procès par l'un de ses avocats "n'avoir commis aucune faute pénale ou morale". Le parquet avait pour sa part requis la relaxe de tous les prévenus. La principale victime, la Ville de Paris, avait renoncé à se porter partie civile au procès, ayant été indemnisée par l'UMP et M. Chirac.
lemonde.fr
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