LE PLUS. Le taux de chômage en France frôle le record historique et la croissance le zéro. Si la solution miracle n'existe pas, des pistes méritent d'être davantage explorées, notamment celle du numérique. Les explications de Gilles Babinet, représentant de la France auprès de la Commission européenne pour les enjeux du numérique et auteur de l’étude "Pour un New Deal numérique", et Lucie Piolot, chargée d’études à l’Institut Montaigne.
Le chômage a augmenté en janvier dernier, pour le 21e mois consécutif, et a atteint de tristes niveaux : 3.421.000 personnes recensées comme chômeurs de catégorie A (sans activité au cours du mois précédent).
Face à l’horizon sombre qui s’annonce pour la croissance française et européenne au cours des prochains mois, notre pays n’est cependant pas dépourvu d’atouts puissants. En particulier, la France se distingue dans l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC), notamment par un écosystème dynamique et une formation scientifique de haut niveau.
Le numérique représente 3,7% de l’emploi en France
A l’occasion du séminaire interministériel consacré au numérique qui s’est ouvert le 28 février dernier, l’Institut Montaigne a souhaité nourrir ce débat. L’étude "Pour un 'New Deal' numérique" formule des propositions concrètes pour mettre à profit le numérique comme véritable levier de compétitivité.
En effet, le numérique représente une source importante de création de valeur et d’emplois : la seule filière Internet (activités de télécommunication, informatiques et économiques ayant le web comme support) a créé 700.000 emplois nets en France entre 1995 et 2010 [1]. Selon l’Inspection générale des finances, le "cœur" de l’économie numérique (technologies et infrastructures, télécommunications, informatique et économie du net) représente 3,7% de l’emploi en France, soit 908.000 emplois directs.
Ces emplois regroupent une grande diversité de métiers et de qualifications (ingénieurs, développeurs, chercheurs, commerciaux, réparateurs, ouvriers, consultants, etc.) et les entreprises actives dans le secteur de l’information et de la communication embauchent davantage que les autres secteurs (22% d’entre elles envisagent un recrutement contre 19% dans les autres secteurs en 2011).
L’économie numérique se caractérise également par un taux d’emploi plus élevé que dans les autres secteurs : 88% des diplômés de la filière informatique ont trouvé un emploi huit mois après l’obtention de leur diplôme, soit un taux d’emploi supérieur de 17 points à la moyenne de l’ensemble des filières [2].
La France peut encore s'améliorer
Cependant, les formations dispensées en France ne permettent pas de répondre aux besoins de main-d’œuvre de l’économie numérique : les formations proposées sont soit insuffisamment spécialisées dans les TIC, soit au contraire trop "techno-centrées" : les futurs responsables du numérique ont à la fois besoin de disposer de compétences techniques, mais aussi commerciales, décisionnelles, etc.
En effet, le numérique est par essence capillaire et transversal ; pour favoriser les logiques d’émulation et de collaboration nécessaires au développement de l’innovation, il est nécessaire de renforcer les liens entre les entreprises et le monde universitaire.
Pour ce faire, l’Institut Montaigne propose deux pistes d’action :
- Favoriser la mise en place de chaires transdisciplinaires entre TIC et formations universitaires et confier une mission d’information sur les besoins de la filière numérique aux syndicats professionnels, sous l’égide de l’Observatoire du Numérique, afin d’adapter les formations dispensées aux bassins d’emploi.
- Spécialiser deux à quatre pôles de compétitivité sur le numérique et des secteurs sur lesquels la France dispose d’atouts identifiés : aérospatial, biotechnologies, big data, écologie industrielle, etc.
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