Σάββατο 28 Απριλίου 2012

Chômage, récession : cocktail explosif en Espagne

Près d'un actif sur quatre est sans emploi, apprend-on au lendemain de l’abaissement de la note du pays par Standard & Poor's.
L'Espagne compte à la fin du premier trimestre 2012 près de 5,7 millions de chômeurs, soit un taux de 24,44%, selon les chiffres officiels publiés vendredi 27 avril.

Un record parmi tous les pays industrialisés. Pour rappel, fin 2011, le taux de chômage atteignait déjà 22,85%, dépassant le taux "historique" du quatrième trimestre 1996 (21,6%). 

Motif d'inquiétude supplémentaire, la progression du chômage s'est encore accélérée : 374.000 personnes ont perdu leur emploi au premier trimestre de cette année, contre 295.300 durant le dernier trimestre 2011. 

Madrid entre de nouveau en récession 

Comme une mauvaise nouvelle n'arrive jamais seule, on apprend que le pays entre une nouvelle fois en récession. Cette annonce doit être confirmée officiellement lundi par l'Institut national de la statistique (INE) : la Banque d'Espagne table sur un recul du PIB de 0,4% au premier trimestre par rapport au précédent, où il avait baissé de 0,3%. 

C'est dans ce contexte que l'agence d'évaluation financière américaine Standard and Poor's (S&P) a abaissé jeudi la note de l'Espagne, après l'avoir déjà fait en janvier. Madrid passe ainsi de "A" à "BBB+". Conséquence directe de cette annonce : vendredi matin, le taux des obligations à 10 ans de l'Espagne a bondi pour se rapprocher du seuil des 6%.

Le journal "Expansion" résume la situation sur un ton dramatique : "De Londres à New York, en passant par Paris, Berlin, Bruxelles et Rome, dans toutes les principales places économiques du monde occidental, les analystes sont d'accord sur une chose : l'Espagne donne beaucoup d'inquiétudes et peu d'espoirs." 

Pessimiste, la Fondation des caisses d'épargne (Funcas) attend sept trimestres de baisse de l'activité (en incluant le dernier trimestre 2011), ce qui laisse présager une sortie de récession, au plus tôt, lors du second semestre 2013. 

"J'ai bien peur que Funcas ait raison", confie Juan José Toribio, professeur à l'IESE Business School de Madrid, et "les plus gros doutes ne concernent pas cette année, pour laquelle je pense que les prévisions du gouvernement sont bien faites, mais plutôt l'an prochain". Car, selon l'universitaire, 2013 "ne sera pas beaucoup plus simple" que 2012 : "Il faudra encore continuer avec l'ajustement budgétaire, avec encore les mêmes effets." 

Les limites de la politique d'austérité 

De fait, le gouvernement du conservateur Mariano Rajoy vient de lancer un plan de rigueur sans précédent. Madrid veut en effet réduire son déficit de 8,51% du PIB en 2011 à 5,3% en 2012 puis 3% en 2013. Mais jeudi, l'abaissement la note de l'Espagne montre que S&P n'y croit pas. L'agence prévoit 6,2% en 2012, puis 4,8% en 2013. 

Au plan des économies, il faudrait ajouter "[d']autres mesures qui, d'une certaine manière, accompagnent la croissance économique ou, du moins, adoucissent la récession", plaide Juan José Toribio. Cependant, celles-ci "doivent être prises hors d'Espagne, par la BCE elle-même, avec une politique monétaire expansive", par exemple via un nouveau prêt avantageux aux banques ou en baissant son taux directeur. 

"On a atteint les limites des politiques d'austérité menées à travers l'Europe : l'austérité à tout-va, comme on est en train de l'imposer en Espagne, en Italie, en Grèce, au Portugal, se traduit au final par moins de consommation, donc moins de TVA, plus de chômage, donc moins d'impôt sur le revenu", estime quant à lui Jesus Castillo, spécialiste de l'Europe du Sud chez Natixis. 

"Il faudrait certainement un assouplissement des objectifs de réduction de déficit", ajoute-t-il, et "cela suppose, pour les pays en difficultés et qui ont du mal à se financer sur les marchés, une vraie politique [européenne] de soutien et d'aide au financement de leurs besoins". 

Le Nouvel Observateur avec AFP

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