Δευτέρα 23 Απριλίου 2012

La presse européenne sceptique sur les chances de Sarkozy


Au lendemain du premier tour de l'élection présidentielle française, la presse européenne se montre sceptique sur les chances de Nicolas Sarkozyde conserver sa fonction après le 6 mai, n'hésitant pas à qualifier "d'échec" la performance du candidat sortant.
Tous les titres européens soulignent également la montée en puissance de Marine Le Pen et, dans une moindre mesure, celle de Jean-Luc Mélenchon, notant que près d'un votant sur trois a choisi un candidat hostile à la mondialisation ou à l'Union européenne.


SARKOZY "A BESOIN D'UN MIRACLE"

La presse britannique est la plus féroce à l'égard du président sortant, estimant que seul un miracle pourrait maintenir Nicolas Sarkozy au pouvoir. Sous le titre "Sarkozy confronté à la défaite", le Times note que c'est la candidate d'extrême-droite, Marine Le Pen, qui pourrait décider des résultats du second tour.

Le Guardian souligne que Hollande est "sur la crête de la vague de gauche", mais que les résultats "stupéfiants" obtenus par Marine Le Pen ont refroidi l'enthousiame. Et le journal d'intituler son éditorial "Victoire aigre-douce pour la gauche". Pour le quotidien, Sarkozy "a besoin d'un miracle" au second tour pour garder son poste, les résultats des élections ayant prouvé que la France "en avait assez de son président".

Les quotidiens expriment aussi une appréhension en cas de victoire de Hollande, ce dernier ayant déclaré la guerre à la finance. Le Daily Telegraph, notamment, fait part de son scepticisme concernant Hollande, le qualifiant "de socialiste terne qui a déclaré que la finance est son véritable ennemi". Le Times, qui soutenait samedi Sarkozy, exprime aussi son inquiétude concernant le programme de Hollande, l'accusant de se lancer dans "une politique économique fantaisiste".

"UN VOTE DE REJET"

Les journaux allemands voient pour leur part "un vote de colère" dans les résultats du premier tour. C'est l'hebdomadaire allemand Der Spiegel qui utilise l'expression sur son site Internet dimanche soir, voyant dans ces résultats le signe que "les Français sont frustrés à la vue de l'état de leur pays et en colère contre leur président, Nicolas Sarkozy". "Marine Le Pen est crédible pour les classes modestes françaises qui souffrent, elle parle leur langage avec ses tirades contre les immigrés et les élites", écrit l'hebdomadaire.

Beaucoup de journaux relèvent également la progression de Jean-Luc Mélenchon, soulignant au passage que près d'un votant sur trois a désigné un candidat hostile à la mondialisation ou à l'Union européenne. "Hollande et Sarkozy vont maintenant devoir tenter de séduire cet imposant réservoir de mécontents pour le deuxième tour - les extrêmes vont leur forcer la main", estime lundi le journal berlinois Tagesspiegel. "Si Sarkozy veut encore gagner au deuxième tour, il devra gagner à la fois les voix de l'extrême-droite et du centre - ce qui serait en tout état de cause une prouesse inédite dans l'arithmétique politique", estime le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung.

Pour le Financial Times Deutschland, il s'agit "d'abord et avant tout d'un vote de rejet" contre Nicolas Sarkozy. "Quel échec pour un chef d'Etat sortant de faire si mauvaise figure face à un adversaire comme François Hollande, dont la campagne a consisté avant tout à esquiver et qui n'a jamais vraiment réussi à enthousiasmer ses partisans", ajoute encore le quotidien de référence du milieu des affaires.

En Espagne, le quotidien El Pais affirme en une que "l'ascension de Le Pen est la clé du second tour". Un phénomène que le journal analyse par "le rejet massif de l'hyperprésident"sortant.

"Cela ne se présente pas bien pour Sarkozy", commentait dimanche soir le quotidien économique néerlandais Het Financieele Dagblad, tandis que le quotidien De Volkskrant affirme que le second tour des élections est assez "prévisible" et que la "surprise du jour" réside dans les résultats engrangés par Marine Le Pen.

"LE FRONT NATIONAL CRÉE UN NOUVEAU CHOC"

Pour le quotidien belge francophone Le Soir, François Hollande "a déjà un pied à l'Elysée. Mais la gauche doit modérer sa joie, car le Front national, sans toutefois parvenir au second tour, crée un nouveau choc." "On voit mal, désormais, comment, même en mettant le cap encore plus à droite qu'il ne l'avait fait au premier tour, Nicolas Sarkozy pourrait encore inverser la tendance en espérant récupérer les voix du Front national. Le pari gagnant qu'il avait fait en 2007 (siphonner les voix de l'extrême droite) vient de montrer cinq ans plus tard toutes ses limites. En banalisant les thèses du FN tout en décevant son propre électorat, il a ramené les électeurs de la droite la plus dure à leur bercail", explique le quotidien.

Le Soir souligne également la "victoire personnelle" de Marine Le Pen, qui "peut espérer à présent 'casser' le paysage politique et tenter une recomposition de la droite en tentant de s'allier avec l'aile la plus dure de celle-ci". D'autre part, Jean-Luc Mélenchon "n'a pas à rougir" de son score, poursuit le quotidien, qui souligne en revanche que pour François Bayrou "la déception est amère".

"FINALE TENDUE, PLUS ÂPRE QUE PRÉVUE"

En Italie, le principal quotidien, Il Corriere della Sera résume ainsi le vote à sa une : "Sarkozy mis en échec (mais il tient bon), Hollande l'emporte, boom de Le Pen". Evoquant le caractère de combattant "jamais résigné" du président sortant Sarkozy, le journal souligne que "c'est l'arithmétique des rapports de forces à rendre vraisemblable le déclin de sa saison controversée, pleine d'erreurs, d'espoirs déçus et de résultats assombris par la crise".


"Hollande devant, ouragan Le Pen", titre pour sa part le quotidien italien La Repubblica qui estime que Sarkozy a été "giflé dans la course à l'Elysée". "Le résultat du premier tour de la présidentielle annonce une finale tendue, plus âpre que prévue. Les deux candidats qui restent pour la finale, François Hollande et Nicolas Sarkozy, devront se disputer le suffrage de la colère, celui obtenu par le Front National, le parti xénophobe", écrit le quotidien dans son éditorial.

"Hollande devant, Sarko le défi", titre La Stampa, le journal du groupe Fiat, rappelant dans son éditorial que "tout peut encore arriver". Le quotidien souligne que si Hollande a gagné, le résultat "est inférieur à ce que l'on pensait" et le candidat socialiste "a semblé prudent".

Au Danemark, le quotidien Politiken estime que "les Français [sont] lassés de Sarkozy". Pour son correspondant à Paris, "François Hollande peut compter sur un soutien massif des électeurs de gauche, tandis que le président aura la lourde tâche de convaincre les électeurs de Marine Le Pen de voter pour lui".

LES FRANÇAIS ONT "VOTÉ POUR LA GRÈCE"

En donnant une avance à François Hollande, les Français ont "voté pour la Grèce", estime pour sa part le principal quotidien grec Ta Nea, qui avait salué dans la semaine le candidat socialiste comme un "Roosevelt européen", en raison de son soutien aux mesures de croissance en France et en Europe, face aux politiques d'austérité prônées notamment par le duo Merkel-Sarkozy.

"S'il est élu président, cela fera pression sur Angela Merkel pour un tournant complet de la politique européenne, avec moins de rigueur et plus d'accent sur le développement", estime le quotidien. Le 6 mai, date du 2nd tour de la présidentielle française et d'élections législatives cruciales en Grèce, constituera une "étape importante de l'histoire européenne contemporaine", ajoute le journal.

Le Monde

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