C'était un meeting très attendu pour Nicolas Sarkozy, avec démonstration de force et tapis de bombes programmatiques afin de relancer sa campagne.
Côté démonstration de force, on a eu droit dimanche à plus de 40 000 militants (70 000 selon l'UMP) et une brochette de VIP (dont Gérard Depardieu) pour écouter le président-candidat à Villepinte (Seine-Saint-Denis), dans une scénographie millimétrée.Côté propositions, en revanche, la moisson a été plutôt mince, mais très axée sur l'Europe, avec un double ultimatum sur la politique commerciale de l'Union et la libre circulation des personnes au sein de l'espace Schengen. Extraits en vidéo et détail des points abordés.
Nicolas Sarkozy a annoncé qu'il voulait un «Buy European Act» sur le modèle du «Buy American Act» pour que les entreprises qui produisent en Europe bénéficient de l'argent public européen lors des appels d'offres. «Le libre-échange, oui ! La concurrence déloyale non !» a proclamé le président-candidat sous les applaudissements des dizaines de milliers de militants et sympathisants réunis à Villepinte.
«Si dans les douze mois qui viennent aucun progrès sérieux sur l'exigence de la réciprocité avec nos principaux partenaires n'était enregistré, alors la France appliquera unilatéralement cette règle jusqu'à ce que les négociations aboutissent», a-t-il prévenu.
Invoquant l'exemple des Etats-Unis, qui «ont une législation qui oblige à réserver une partie des commandes publiques à leurs petites entreprises», le candidat de l'UMP a promis aussi que «la France exigera que désormais les PME européennes aient une part des marchés publics qui leur soit réservée».
De la même manière, «si au bout d'un an nous n'avons pas progressé (sur ce point), la France appliquera unilatéralement sa propre charte des PME jusqu'à ce que les négociations aboutissent», a-t-il dit.
Révision des accords de Schengen
Nicolas Sarkozy a estimé dimanche que les accords de Schengen devaient être «révisés» et a menacé de «suspendre la participation» de la France si un «gouvernement politique de Schengen» n'était pas mis en place «dans les douze mois». «Les accords de Schengen ne permettent plus de répondre à la gravité de la situation. Ils doivent être révisés. Il faut mettre en œuvre pour Schengen une réforme aussi structurelle que celle que nous venons de mettre en œuvre pour l'euro», a lancé le président-candidat, pour qui «on ne doit pas laisser la gestion des flux migratoires entre les seules mains des technocrates et des tribunaux».
L'espace Schengen, dans lequel les voyageurs peuvent circuler librement par voie terrestre ou aérienne, munis d'une simple carte d'identité, est l'objet de tensions croissantes au sein de l'UE, liées aux craintes concernant l'immigration clandestine.
«Dans la situation économique et sociale qui est la nôtre, si l'Europe ne maîtrise pas les entrées sur son territoire, elle ne pourra plus accueillir dignement ceux qui arrivent, elle ne pourra plus répondre à la demande d'intégration de ceux qui ont tant de mal à trouver leur place dans la société, elle ne pourra plus financer sa protection sociale», a mis en garde Nicolas Sarkozy. Selon lui, «les décisions d'entrée sur notre territoire doivent être l'expression d'une volonté politique décidée par la souveraineté nationale».
«Il faut un gouvernement politique de Schengen comme il y a désormais un gouvernement de la zone euro. Il faut une discipline commune dans les contrôles aux frontières comme il y a une discipline commune en matière de finances publiques dans la zone euro», a estimé le président-candidat.
«Il faut pouvoir sanctionner, suspendre ou exclure de Schengen un Etat défaillant comme on peut sanctionner un Etat de la zone euro qui ne remplirait pas ses obligations», a fait valoir Sarkozy, reprenant ainsi une des propositions phares du programme de l'UMP.
En «matière de droit des étrangers et de droit d'asile», a souligné Nicolas Sarkozy, «il y a urgence car il n'est pas question que nous acceptions de subir les insuffisances de contrôle aux frontières extérieures de l'Europe».
«Si je devais constater que, dans les douze mois qui viennent, il n'y avait aucun progrès sérieux dans cette direction, alors la France suspendrait sa participation aux accords de Schengen jusqu'à ce que les négociations aient abouti», a-t-il mis en garde.
liberation.fr


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