Δευτέρα 2 Ιανουαρίου 2012

A quatre mois de l'élection, M. Sarkozy ne parvient pas à devenir candidat

D'habitude, la cérémonie avait lieu, discrètement, sous les ors du palais de l'Elysée. Nicolas Sarkozy recevait, dans l'après-midi du 1er janvier, les travailleurs de la nuit de la Saint-Sylvestre.
Cette année, le président a délocalisé ses vœux à Metz, à un coup d'aile de jet Falcon. Devant un parterre de fonctionnaires, ce fut un hymne au service public, avec petits fours et champagne. Un nouveau meeting pour un président en campagne permanente, accuseront ses détracteurs.

Paradoxalement, c'est aussi l'inverse qui se passe. A quatre mois de la présidentielle, M. Sarkozy ne parvient pas à devenir candidat, prisonnier de son rôle de président. Par tactique, parce qu'il ne cesse de vouloir endosser cet habit de président, alors que l'antisarkozysme atteste d'un rejet persistant de sa personnalité. Par nécessité, parce qu'il faut parer au plus pressé. D'européenne, la crise de l'euro devient nationale, avec l'envolée du chômage, qui a retrouvé son niveau de 1999, et la récession, la seconde du quinquennat.

Après l'"année utile" de 2011, M. Sarkozy entend gouverner jusqu'au bout. "J'assumerai jusqu'au bout et en totalité, les lourdes responsabilités que vous m'avez confiées", a déclaré le chef de l'Etat dans ses vœux télévisés du 31 décembre. Lundi 2 janvier, il réunissait les ministres concernés au chevet de l'entreprise SeaFrance en faillite. M. Sarkozy craint que des plans sociaux régionaux ne deviennent des abcès de fixation, comme la fermeture de Renault à Vilvorde en 1997 ou le plan social de LU-Danone en 2002.

De même, les vœux aux partenaires sociaux, le 18 janvier, se transformeront en "sommet pour l'emploi" : au menu, TVA sociale, formation obligatoire des chômeurs et taxe sur les transactions financières. L'obsession, éviter que le chômage devienne l'unique thème de campagne, ce qui scellerait sa défaite.

CONVAINCRE LA FRANCE DU NON

Cela n'empêche pas la crise de l'euro de rester lancinante. L'Elysée, rassuré de voir que la Banque centrale européenne (BCE) a prêté 500 milliards d'euros aux banques, concède que la confiance n'est pas revenue. Certains conseillers s'attendent à une perte du AAA de la France, d'autres espèrent encore y échapper. Tous scrutent les appels au marché massifs que feront, en janvier et février, l'Italie, l'Espagne et la France. La litanie des rencontres européennes va donc se poursuivre, dont une réunion avec la chancelière allemande, Angela Merkel, le 9 janvier, et des déplacements en Espagne et en Italie.

Mais point trop d'Europe ni de modèle allemand, alors qu'il faut convaincre la France du non et les électeurs du Front national, qui refusent pour l'instant de se prononcer en faveur de M. Sarkozy, pour le second tour, dans les enquêtes. "La question, c'est le FN", confie l'ancien ministre de l'intérieur, Brice Hortefeux. Le drapeau européen était discret lors des vœux télévisés, et M. Sarkozy a exclu tout nouveau plan de rigueur. Il va arpenter la France, grâce à ses traditionnelles cérémonies de vœux, et la célébrer le 6 janvier à Domrémy (Vosges) pour les six cents ans de la naissance de Jeanne d'Arc, sainte honorée par la République mais revendiquée par le FN.

Ce programme, très routinier, inquiète l'entourage du président. Il ne peut pas "renverser la table", car ce serait retrouver son image de personne agitée. Le seul espoir, c'est attendre que François Hollande trébuche. "Nicolas Sarkozy sait que si les élections avaient lieu maintenant, ce serait perdu", confie un ministre. En décembre 2011, l'entourage du président assurait que l'image du candidat socialiste était abîmée, mais rien de très tangible n'a été enregistré par les sondages. "Balladur a tenu très longtemps", répliquait alors M. Sarkozy, qui a demandé à ses troupes d'attaquer M. Hollande lui-même. "Il ne faut pas faire comme en 1981 où on a beaucoup attaqué les communistes et in fine, Mitterrand paraissait modéré", estime un ministre.

CAPACITÉS DE BATELEUR

Si beaucoup misent sur les capacités de bateleur de M. Sarkozy, d'autres sont plus prudents. En maintenant François Fillon cinq ans à Matignon, M. Sarkozy n'a pas donné de second souffle à son mandat. Dès l'automne 2011, l'ex-premier ministre Jean-Pierre Raffarin mettait en garde sur les campagnes des présidents sortants, toujours moins "magiques" que les premières. Pourtant, la non-campagne risque de s'éterniser. M. Sarkozy, qui était resté ministre de l'intérieur jusqu'au 26 mars 2007, pourrait ne se déclarer qu'en mars. Les cinq cents parrainages de maires doivent être déposés le 16 mars.

Le président n'a pas choisi définitivement son directeur de campagne, mais cette fonction pourrait échoir à René Ricol, responsable des investissements d'avenir du grand emprunt. Il n'a pas non plus de programme ficelé et s'est distancié de celui de l'UMP, qui n'a pas connu, sous la houlette du ministre de l'agriculture, Bruno Le Maire, le même renouveau que sous celle d'Emmanuelle Mignon en 2007.

En outre, l'UMP a pris un tournant droitier, dont le chef de l'Etat voudrait en partie s'affranchir. Son entourage assure que M. Sarkozy présentera des surprises, mais les grognards de l'UMP sont prudents, à l'instar du député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti, pour qui "la crise va balayer nos règles du jeu habituelles".

lemonde.fr

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