Le blogueur Maïkel Nabil, détenu depuis le mois de mars et poursuivi pour "insultes" à l'encontre des forces armées, a été condamné à deux ans de prison par une cour d'appel militaire, ce mercredi au Caire.
Ce verdict qui rabaisse d'un an la sentence initiale, rendue en avril, promet de susciter la colère des organisations de défense des droits de l'homme, comme Amnesty International, qui avait appelé le conseil militaire au pouvoir en Egypte, à libérer sans délai le jeune homme, âgé de 26 ans.L'inquiétude dans les rangs de ses défenseurs est d'autant plus grande que Maïkel Nabil jeûne depuis le mois d'août en guise de protestation contre son incarcération. Son frère, Mark, a affirmé à l'AFP qu'il "va durcir sa grève de la faim. Jusqu'ici il buvait du lait et des jus, désormais il ne boira que de l'eau".
Au mois de septembre, Amnesty International s'était ému du fait que "le traitement par l'Egypte des dissidents ne semble avoir que peu changé par rapport à la période du président Hosni Moubarak". Face à la mobilisation internationale en faveur de sa libération, le Conseil suprême des forces armées (CSFA), qui dirige l'Egypte depuis la chute du vieux raïs avait rétorqué que Maïkel n'était pas un "prisonnier d'opinion". "Ce que M. Nabil a écrit ne relève pas de (la liberté) d'opinion, cela dépasse toutes les limites de l'insulte et de la diffamation et propage des mensonges contre les forces armées", avait rapporté un responsable militaire cité par l'agence officielle égyptienne Mena.
Aux yeux du CSFA, l'objet du délit est un long post dans lequel Maïkel Nabil recensait les atteintes aux droits de l'homme commises par des soldats (tortures, arrestations arbitraires, etc) et largement confirmées depuis, concluant, à rebours du slogan un rien naïf du moment, que "l'armée et le peuple ne sont pas une seule main".
Au registre des mauvaises nouvelles pour la liberté d'expression en Egypte, il faut ajouter la récente condamnation à un mois de prison de deux journalistes du quotidien Al-Fajr, reconnues coupables d'atteinte à la vie privée à l'encontre d'un célèbre cheikh, Youssef Al-Badry. Dans leur article, remontant à 2009, les deux journalistes avaient raconté comment le dignitaire religieux monnayait des séances de conseils spirituels à son domicile.
Quant à Alaa Abdel Fattah, le parrain des blogueurs égyptiens, incarcéré depuis début novembre pour son implication supposée dans le massacre de Maspéro, l'armée a accepté sous la pression de transférer son dossier à la justice civile. Laquelle vient de renouveler sa détention pour quinze jours supplémentaires...
lemonde.fr
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