Παρασκευή 16 Δεκεμβρίου 2011

La France est à nouveau en récession

Un « court épisode récessif », suivi d'une croissance faible, voire très faible : c'est ce qui attend la France cet hiver et au printemps 2012, à en croire la dernière note de conjoncture de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) présentée jeudi 15 décembre.
Constatant que les tensions sur les dettes souveraines se sont étendues au système financier et, à partir de là, à l'économie réelle, les conjoncturistes de l'Insee relèvent que la zone euro « marque le pas » et jugent « touché » le moteur de l'activité en France.

Sur la foi d'enquêtes de climat des affaires très dégradées dans l'industrie et les services en octobre et surtout en novembre, l'Insee pense que le produit intérieur brut (PIB) reculera de 0,2% en volume au quatrième trimestre 2011 et que la contraction de l'activité se poursuivra au premier trimestre 2012 (- 0,1%) . La Commission européenne et l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ont, elles aussi, prévu une récession (deux trimestres consécutifs de croissance négative) au creux de l'hiver dans la zone euro et en France. La croissance ne redeviendrait – et très faiblement – positive qu'au deuxième trimestre (+0,1%).

Sur l'ensemble de l'année 2012, il semble exclu que la croissance atteigne les 1% prévus par le gouvernement (il faudrait une progression du PIB de + 1,3% par trimestre au second semestre). Il n'est même pas sûr qu'elle puisse s'établir à 0,5%, un niveau en-deçà duquel il faudra de nouvelles mesures de redressement pour ramener, comme prévu, le déficit public de 5,7% du PIB à 4,5% en 2012.

De l'avis de Sandrine Duchêne, chef du département de la conjoncture à l'Insee, la situation économique ne se stabilisera que très progressivement. Les entreprises commencent à rencontrer des difficultés pour se financer et elles révisent à la baisse leurs investissements qui devraient reculer au cours des neuf mois sur lesquels porte la note de conjoncture. L'emploi, lui, aussi est entamé : il y aurait 14.000 suppressions nettes d'emplois dans le secteur marchand non agricole au deuxième semestre 2011 et 61.000 au premier semestre 2012. Quant au taux de chômage, il remonterait fortement pour atteindre 9,6% en France métropolitaine et 10% (Dom compris).

A la mi 2012, le ralentissement de la hausse des prix des matières premières et la modération des coûts salariaux liée à un chômage élevé permettraient de ramener l'inflation à 1,4%. Malgré cette bonne nouvelle, il ne faut rien attendre du côté de la consommation des ménages qui resterait quasi -stable (+ 0,1% par trimestre) et ne permettra guère de soutenir la croissance.

Cet essoufflement s'explique aisément : au premier semestre 2012, le pouvoir d'achat global des ménages diminuerait de 0,1%. Mesurée par unité de consommation (le premier adulte du ménage compte 1 UC, les autres personnes de 14 ans et plus 0,5 UC et les enfants de moins de 14 ans 0,3 UC), cette baisse serait encore plus forte (– 0,4%). La mesure du pouvoir d'achat par unité de consommation permet de tenir compte de la démographie, des économies d'échelles générées par le fait de vivre à plusieurs, et de comparer les niveaux de vie des ménages. C'est probablement la mesure la plus proche du ressenti de ces derniers.

En matière de pouvoir d'achat, un domaine dans lequel Nicolas Sarkozy rêvait de faire des étincelles, le quinquennat s'achève sur un échec. Les revenus d'activité décéléreront au premier semestre de 2012, les prestations sociales augmenteront moins vite – du fait notamment de la moindre revalorisation des allocations familiales décidée par François Fillon dans le cadre de son plan de rigueur du 7 novembre – et les prélèvements obligatoires, en revanche, sont en hausse forte (+ 2% au premier semestre 2012) en raison des diverses augmentations d'impôt prévues dans les deux derniers collectifs budgétaires de 2011.

Entre la persistance des turbulences financières, qui tirent l'activité économique vers le bas, et l'envolée du chômage qui fragilise la société française, les ménages - plus exactement ceux qui le peuvent – sont nombreux à épargner. Même en très légère baisse, le taux d'épargne des Français s'établirait fin juin 2012 à 16,7%, soit un niveau historiquement élevé, qui révèle la profondeur de leurs craintes face à un avenir sinon très sombre, du moins des plus incertains.

lemonde.fr

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