Τετάρτη 8 Μαΐου 2013

Misère du monde et fuite des cerveaux : 3 idées reçues sur l'immigration


LE PLUS. N'y a-t-il jamais eu autant d'immigrés en France ? La réponse est non. Les pays développés attirent-ils toute la misère du monde ? Non plus. Pierre Henry, directeur de France Terre d'Asile et auteur du "Dico Atlas des migrations" (Belin), déconstruit trois idées fausses largement diffusées et utilisées.

Le thème des migrations est très souvent instrumentalisé, caricaturé dans le débat public. Il est en effet assez facile, avec un phénomène aussi complexe, de véhiculer les peurs et les préjugés. Ils font leur lit sur l’ignorance. Il est temps que la réalité réussisse enfin à prendre le pas sur les idées reçues.

3 exemples d’idées reçues à reconsidérer.

1. Le Nord est submergé par un flot de migrants venus du Sud : FAUX

Si la mobilité est devenue un phénomène visible, que l’on ne s’y trompe pas : sur les 7 milliards d’habitants que compte la planète, seuls 215 millions migrent d’un pays vers un autre pour y résider. Soit 3% de la population mondiale.

Beaucoup d'Européens croient encore que ces 3% de migrants viennent frapper à leur seule porte. Il n'en est évidemment rien. Les migrations Sud/Sud (c’est-à-dire des pays en développement vers des pays en développement) concernent 1/3 des migrations (73 millions). Soit à peu près autant (74 millions) que les migrations Sud/Nord (des pays en développement vers les pays à fort développement économique).

2. Les pays développés accueillent toute la misère du monde : FAUX

La mobilité de plus pauvres est faible car il faut des ressources économiques et sociales suffisantes ou des diplômes pour pourvoir partir loin. Les plus pauvres migrent au plus près.

Les 2/3 des migrants subsahariens migrent en Afrique.

L’Afrique subsaharienne affiche le plus fort taux d’émigration de personnes hautement qualifiées : 40% de la main-d’œuvre hautement qualifiée de 10 Etats africains ont quitté leur pays (dont le cap vert 67%, la Gambie 63%) ces dernières années.

Près de 40% des médecins et infirmières qui exercent en Europe sont nés à l’étranger.

La fuite des cerveaux se remarque surtout dans les pays en développement : en Asie du Sud, les travailleurs diplômés du 3e cycle représentent 5% de la population active mais 51% de tous les migrants. En Afrique subsaharienne, ils constituent 3 % de la population active mais plus de 35% de l’ensemble des migrants.

Sur l’ensemble des étudiants que compte la planète, seuls 2% partent étudier à l’étranger (4,1 millions). les USA, le Royaume Uni, l’Australie, la France et l’Allemagne attirent à eux seuls près de la moitié des étudiants internationaux. Mais le marché du savoir est très compétitif et la Chine ambitionne d’attirer en 2020 sur son sol un demi-million d’étudiants internationaux.

3. Il n’y a jamais eu autant d’immigrés en France : FAUX

De 1926 à 2009 la proportion d’étrangers dans la population totale en France est restée constante : 6% en moyenne. (5,9% en 2009)

Ce taux est loin d’être le plus élevé du monde : il dépasse les 7,5% en Allemagne, au Royaume Uni, en Espagne, en Autriche pour atteindre 35% au Luxembourg. C’est dans les pays du Golfe persique que la part des étrangers dans la population bat des records avec 69% au Koweït et 86,5% au Qatar.

La France n’est pas non plus la Nation qui octroie le plus facilement sa nationalité. En 2010, avec un taux d’acquisition d’environ 2 pour 1000 habitants, elle se plaçait en 8e position en Europe loin derrière le Luxembourg, 1er pays sur la liste (avec 8 pour 1000 habitants), et derrière la Suède, la Belgique, le Royaume Uni, l’Espagne…

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la majeure partie de ces acquisitions (58 %) ont été réalisées dans le cadre de la naturalisation, et non dans celui du mariage (19%).


"Vous trouverez ces idées développées dans mon livre, "Dico Atlas des migrations" (Belin)

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