Internet a tremblé dans la soirée du dimanche 12 Février 2012.
Le parlement grec devait entériner ce soir-là le troisième plan d’austérité en 2 ans imposé par la Troïka (Commission européenne, Fond Monétaire International, Banque Centrale Européenne) au peuple grec.
Une bagatelle ! 22% de diminution du SMIC… Selon certaines sources, près de 100 000 grecs se sont rassemblés dans les rues d’Athènes, notamment devant le parlement, pour protester. De manière prévisible, de très nombreux débordements ont eu lieu dans toute la ville. Plus de 10 bâtiments ont été brûlés.
Alors que les médias parlaient sobrement d’émeutes, des messages révolutionnaires envahissaient la toile francophone. On pouvait notamment retrouver celui-ci :
« FAITES PASSER LE MESSAGE
Le printemps européen débute ce soir !
Rendez-vous spontané de soutien à la révolte grecque devant l’ambassade de Grèce 17 rue Auguste Vacquerie. Métro Kleber à 22h
La Grèce, berceau de la démocratie, se bat courageusement contre la dictature de la finance. Nous espérons un dénouement pacifique des événements, ainsi qu’une réforme des institutions politiques (Union Européenne ; FMI ) et financières impliquées dans la mise en péril de l’intérêt général au nom de l’intérêt particulier .
Nous aussi, comme les Grecs, voulons une démocratie réelle et refusons de sacrifier le peuple sur l’autel de l’argent.
Parce que nous avons trop subit l’Histoire, écrite par les vainqueurs, nous avons décidé de prendre notre destin en main et reprendre la place que nous méritons.
Laissez votre PC, et rejoignez-nous !
Faites s’il vous plaît passer ce message, ces sujets ne sont couverts sur aucun média.
Un(e) citoyenn(e) »
Si cet appel anonyme s’est répandu comme une trainée de poudre sur les réseaux sociaux, la mobilisation devant l’ambassade fût bien plus modeste. Une dizaine de personnes (grecs, franco-grecs, indignés, un anonymous sans masque, des citoyens français sans étiquette) s’était donc rassemblée spontanément pour soutenir le peuple grec dans sa lutte contre les sacrifices que les instances internationales imposent à la Nation hellénique.
Le rassemblement se fit sans bannière ni banderole. Pas de slogan, mais quelques invectives envoyées à l’attention de l’ambassadeur, symbole de pouvoir politique inféodé aux puissances étrangères. Après avoir reçu un avertissement du concierge de l’ambassade, les citoyens, assemblés paisiblement, furent contraint de déserter les lieux. En effet, deux équipes de la police nationale arrivent rapidement, dans des fourgonnettes, et bloquent la circulation. Pris au piège, les citoyens accueillent la police en chanson : “La police, avec nous !”. L’ambiance est détendue, les policiers sont à l’écoute et semblent intéressés par les propos des citoyens sur l’évolution de la situation en Grèce. Mais les ordres sont les ordres : ils ont été contactés par l’ambassade grecque pour expulser les protestataires.
Après s’être éloigné de l’ambassade, le petit groupe fut interpellé par un policier :
« C’est un conseil d’homme à homme : ne revenez pas à l’ambassade, ou vous finiriez au frais pendant huit heures. Sarkozy a donné des consignes, et nous devons réprimer tout rassemblement de ce type. Je suis moi aussi dégoûté par ce qui se passe en Grèce, et je reconnais que cela pourrait bientôt se passer chez nous, mais je ne décide rien dans mon métier. Ce sont les hauts gradés, les commissaires qui donnent les ordres. Ne revenez pas, vous perdriez votre temps. »
Le groupe se sépare, et chacun parle de se retrouver le lendemain, avec plus de monde si le l’appel se fait entendre, en coordination avec la diaspora grecque de Paris. Avec l’accord de la préfecture ?
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