Comme une maladie dont elle ne guérit
pas, une condamnation à vie, le jugement
trop sévère d’un père qui la marque
à jamais, l’Afrique et ses dirigeants sont
atteints du misérabilisme. C’est une attitude
héritée, imposée, puis voulue, cultivée, pour
ce qu’elle rapporte et … elle rapporte.
Mon Afrique à moi est une femme,
grande et belle. Elle se dresse fièrement,
le port altier, la tête haute, sur laquelle,
il est vrai qu’est posé son fardeau.
Mais regardez là marcher droit devant elle,
sous le soleil, pieds nus, en chantant.
Elle est riche mon Afrique, riche de tant
de trésors que nous avons perdus depuis
longtemps, riche de morales et de traditions
qui continuent de passer, de la main
à la bouche. Elle est colorée mon Afrique,
nantie de pierres précieuses.
Baissez les yeux à son passage et regardez
à la hauteur de ses hanches, son
côté droit, est paré, par exemple, d’un tout
petit pays aux milles beautés cachées. On
ne retient de son nom que les massacres
qui ont ensanglanté nos écrans télé pendant
des années et pourtant, c’est un petit
paradis. Les plaines et les montagnes y sont
semblables aux seins de ses femmes, capricieuses
et infidèles comme les routes pour
les atteindre. On s’en détourne de quelques
degrés pour plonger dans les eaux troubles
du lac Tanganyika aux vagues aussi turbulentes
que ses enfants, un pays aux mille
diamants qui se cachent dans ses champs
de thé ou de café, dans ses palmeraies et ses
fonds marins.
A gauche, un peu plus haut, juste sous sa
taille, la côte Ouest n’a rien à envier à
celle d’en face ; une contrée éblouissante où
l’humain côtoie celui d’à côté avec respect et
partage. Des hommes intègres aux grands
prieurs des citées lacustres, sa main effleure
en permanence l’océan Atlantique, ses
plages de rêve au sable fin dans lequel ses
enfants apprennent à écrire leurs premiers
mots.
Et il en est ainsi de chaque membre, de
chaque partie, de chaque face de son
anatomie. L’Afrique a mille visages, riche de
sa diversité, de ses beautés.
Mais ma belle Afrique à un souci : ses
pères, ses nombreux pères qui ne
voient en elle que la dote qu’elle rapportera,
sans en chérir ses enfants. Afrique est pré-
sentée aux prétendants comme une femme
à problèmes, mais quelle femme n’a pas de
problèmes ? La femme saigne mais enfante
des merveilles, la femme parle beaucoup
mais à beaucoup à nous apprendre, la
femme travaille mais il est facile de la pré-
tendre fainéante.
Évoluant dans un monde sans pitié, ses
pères ont choisis de la présenter sur le
marché comme quelqu’un à plaindre, écroulée
sous le poids de ses douleurs, et pourtant
Afrique vit et prospère ; Afrique a de quoi
nourrir le monde ; Afrique engendre, dans
son jardin, les dernières parcelles de nourriture
sans poison… Elle a tant de qualités.
S.L
Πηγή : oneshaAfrika
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