Une foule silencieuse a salué mercredi matin 4 avril la mémoire du directeur de l'Institut d'études politiques (IEP) de Paris, Richard Descoings, retrouvé mort mardi à New York.
Un hommage a eu lieu à partir de 9 heures dans les jardins de l'école, en présence d'une centaine d'étudiants, de plusieurs présidents d'université et du ministre de l'enseignement supérieur, Laurent Wauquiez.
Hervé Crés, directeur des études de Sciences Po, a prononcé un discours à la mémoire de celui qui dirigeait l'IEP depuis seize ans. L'hommage d'un quart d'heure a été suivi d'une minute de silence. "J'invite maintenant les professeurs et les élèves à reprendre les cours parce qu'aujourd'hui, plus que tout autre jour, il faut que Sciences Po vive", a exhorté le directeur des études. De nombreux étudiants, choqués et émus, ont toutefois prolongé leur recueillement dans les jardins de l'Institut.
Le corps sans vie du directeur de l'IEP de Paris a été retrouvé mardi en milieu de journée dans sa chambre d'hôtel à Manhattan. La police new-yorkaise a ouvert une enquête afin de déterminer les circonstances exactes de sa mort. Richard Descoings, 53 ans, s'était rendu aux Etats-Unis pour participer à une conférence internationale à l'université Columbia. Ses collègues s'étaient étonnés de son absence à un rendez-vous fixé dans le hall de l'hôtel.
M. Descoings a été retrouvé mort, nu "sur son lit" vers 13 heures, heure locale (19 heures à Paris), par un membre du personnel de l'hôtel Michelangelo, dans le centre de Manhattan. La chambre était "en désordre", mais le corps de M. Descoings ne portait pas de "signe évident de traumatisme", a précisé Paul Browne, chef adjoint de la police de New York. Plus tard dans la soirée, il a expliqué que les enquêteurs n'avaient pas de "preuve d'acte criminel", et que le désordre de la chambre avait été causé par le personnel médical qui avait cherché à ranimer M. Descoings. Il a également semblé écarter l'hypothèse d'un cambriolage, affirmant que certains objets initialement manquants avaient été retrouvés. Selon NBC, l'ordinateur portable et le téléphone de M. Descoings ont été jetés par la fenêtre de sa chambre, qui se trouvait au 7e étage, et retrouvés sur un palier du 3e étage.
La police a précisé qu'elle attendait de connaître les conclusions du médecin légiste pour se prononcer sur les raisons de la mort de M. Descoings. Après avoir évoqué "la possibilité que d'autres personnes se soient trouvées dans la chambre à un moment donné", M. Browne s'est ensuite refusé à tout commentaire sur le sujet. Selon lui, M. Descoings a été vu vivant pour la dernière fois à 10 h 30. Alors que M. Descoings aurait dû quitter l'hôtel à 9 heures avec des collègues pour sa conférence, à 10 h 30, "il dormait" selon M. Browne. Son corps a quitté l'hôtel peu avant 23 heures mardi soir, a constaté l'AFP.
"PROFONDÉMENT ATTRISTÉS"
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et le président de l'université de Columbia, Lee C. Bollinger, se sont déclarés "profondément attristés" par le décès du directeur de Sciences Po Paris, ancien énarque. Dans un communiqué commun, ils rendent hommage à "un leader mondial dans le domaine de la politique éducative, reconnu et honoré en France et dans le monde". Le communiqué souligne notamment que M. Descoings "avait consacré beaucoup d'énergie à élargir l'accès à l'université".
Le directeur de Sciences Po avait participé lundi à un colloque réunissant une vingtaine de présidents de grandes universités américaines et internationales sous l'égide de l'ONU. M. Ban avait prononcé le discours inaugural de ce colloque.
Le Monde.fr (avec Aude Lasjaunias)




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