Πέμπτη 22 Μαρτίου 2012

Une grève générale contre l'austerité fait tourner le Portugal au ralenti

De nombreux secteurs publics, en particulier les transports, étaient perturbés jeudi au Portugal en raison d'une grève générale contre les mesures d'austérité mises en oeuvre par le gouvernement en échange de l'aide financière accordée en mai 2011 par l'UE et le FMI

A Lisbonne, le métro était à l'arrêt et l'activité dans les principaux ports du pays était réduite tandis que des manifestations devaient avoir lieu dans l'après-midi dans la capitale et plusieurs autres villes.

"Manif", "Grève générale", "Basta", pouvait-on lire à Lisbonne sur les nombreuses affiches, collées les jours précédents par les militants de la CGTP, le principal syndicat portugais et le seul à avoir appelé à cette grève générale qui apparaissait ainsi comme un test de son influence.

Le mouvement ne touchait pas les transports aériens mais de nombreux services publics -écoles, hôpitaux, tribunaux, administrations, postes, bibliothèques, musées, ramassage des ordures ménagères- tournaient au ralenti.

"En raison d'une grève le métro est fermé. Veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée", annonçait une pancarte accrochée sur les grilles du métro de Lisbonne. Certains taxis arboraient en ruban noir en signe de solidarité avec les grévistes.

"Notre bilan jusqu'à présent est très positif. Il y a une forte adhésion dans le secteur des transports publics, dans les entreprises de ramassage d'ordures et une forte participation dans le secteur de la santé", a estimé Arménio Carlos, le leader de la CGTP qui rassemble quelque 600.000 sympathisants.

En fin de matinée, la capitale, où un service minimum était assuré pour les trains et les autobus, semblait toutefois peu perturbée, la plupart des commerces, cafés, supermarchés, banques et pharmacies étant restés ouverts.

"La grève ne sert à rien et elle nuit au pays", affirmait Pedro, un serveur de café d'une trentaine d'années qui assurait que le nombre de ses clients n'avait pas diminué.

La CGTP s'est lancée seule dans cette bataille, sans le soutien de l'autre grande centrale syndicale, l'UGT, qui l'avait pourtant épaulée lors deux précédentes grèves générales de novembre 2010 et novembre 2011.

Les deux syndicats se sont divisés sur une réforme du code du travail, acceptée par l'UGT mais que la CGTP a catégoriquement rejetée qualifiant de "retour au féodalisme" l'assouplissement en matière d'horaires et de licenciements et la suppression de jours fériés et de jours de congés que le gouvernement de centre-droit veut promouvoir.

Troisième pays de la zone euro, après la Grèce et l'Irlande, à obtenir une assistance financière, le Portugal a reçu en mai 2011 de l'UE et du FMI un prêt de 78 milliards d'euros en échange d'un plan de reformes, marqué par des mesures de rigueur sans précédent.

Divers analystes doutaient toutefois que la CGTP puisse gagner le pari de la mobilisation. "Statistiquement l'adhésion aux grèves en temps de crise est réduite car les gens savent qu'elle n'aura pas d'effet", estimait le politologue Antonio Costa Pinto alors que la contestation n'a jamais eu au Portugal l'ampleur qu'elle a connu dans d'autres pays européens, en Grèce en particulier.

Les mesures d'austérité du gouvernement ont provoqué un ralentissement de l'économie portugaise qui, selon des prévisions officielles, devrait, cette année, se contracter de plus de 3% tandis que le taux de chômage devrait s'établir à 14,5%.

Ces mauvaises prévisions ont alimenté des craintes selon lesquelles le Portugal pourrait avoir besoin d'une aide supplémentaire, d'autant que les milieux financiers doutent qu'il puisse, comme il en a l'intention, revenir sur les marchés privés de la dette en septembre 2013.

Agence France Presse

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